La France en l'An 5

Trop c’est Trop !

Cadavres non ramassés, Agressions à tous les coins de rue !

La société à la dérive

On n’enterre plus les morts ; ils pourrissent dans leur appartement, voire dans le coin d’une rue, à l’air libre, quand personne ne veut s’en occuper. Les seniors en rupture d’EHPAD achèvent de mourir chez les squatteurs des friches, sans personnel formé pour les soigner. Les enfants fuguent et ne reviennent pas ; ils ne font plus l’école buissonnière puisqu’il n’y a plus d’école, ils font la vie buissonnière, si bien qu’on les appelle les buissonniers.

Qui accepterait encore d’avoir des enfants dans un monde pareil ? Même si vous les empêchez de muter, ils imiteront les petits mutants du voisin, se croiront tout permis, feront n’importe quoi. Sans compter que sans système scolaire, être mère est bien davantage qu’un job à temps complet… Le résultat est là : voilà au moins deux ans qu’on ne voit plus de bébés. Tandis que des bandes de garnements des deux sexes qui volent, pillent, brisent vos carreaux pour entrer chez vous, ça oui, on en voit !

Le pire est de vivre en ville. Sans police, vous ne savez jamais qui va surgir au prochain coin de rue. Les milices de citoyens ne suffisent pas. L’exode urbain est la meilleure solution : il repeuple les campagnes, recrée une vie communautaire. D’où la question que tout le monde se pose : quel avenir pour Paris ? des décombres, des rats, des chiens errants ?

 

Politique, ou La fin de l'état

À quoi bon voter des lois que personne n’applique ? Cette réflexion de bon sens, il a fallu cinq ans aux députés pour la faire, ou, peut-être, cinq ans pour se mettre d’accord entre eux à son sujet… Ils ont enfin quitté l’Assemblée pour rentrer chacun dans sa circonscription et essayer (disent-ils) d’aider leurs concitoyens sur le terrain de leurs difficultés quotidiennes. À voir. Notre président a démissionné dans la foulée. Si vous aviez oublié jusque-là qu’il était toujours à l’Élysée, c’est assez compréhensible… Le dernier membre de son gouvernement à vouloir agir en est parti le premier : Daniel Goujon, ex ministre de l’Intérieur, qui a dénoncé il y a trois mois l’impuissance auquel il était réduit et a quitté alors la place Beauvau pour fonder le Parti de l’Ordre. Il affirme qu’une crise de cette ampleur n’est pas du ressort des institutions républicaines, qu’il nous faudrait, en vertu de l’état d’urgence, un dictateur au sens romain du terme, auquel nous remettrions, pendant un temps, les pleins pouvoirs. Les foules de non-mutants qui l’acclament suffiront-elles à le porter en triomphe jusqu’à l’Elysée, ou allons-nous assister sans bouger à la mort de l’État ?

 

brèves

Le colonisation salafiste se poursuit dans le Massif central. La charia est désormais appliquée en pointillés sur presque toutes l’ex « diagonale du vide » du centre de la France.

En vente sur Myzon, rubrique « Contraception » : Repentir, la pilule du lendemain à ne pas oublier, surtout si vous avez tout oublié la veille, et Libéramet, le nouvelle pilule abortive, utilisable jusqu’à la fin du deuxième mois. Lire attentivement la notice sur les précautions d’usage et les effets indésirables.

Une économie a deux vitesses

Il est loin, le temps où les marchandises faisaient plusieurs fois le tour du globe avant d’aboutir dans les rayons de nos supermarchés. Au quotidien, nous voici retournés plus d’un siècle en arrière, forcés de nous passer de café, de riz, d’oranges ou de bananes, réduits à manger les légumes de saison, à attendre avec impatience le temps des cerises, souvent sans espérer en tirer des confitures faute de sucre. Depuis la suppression de l’argent liquide, on échange des biens, on troque.

La mondialisation a-t-elle pour autant disparu ? Myzon et Nasung veillent à l’entretien des Data Centers. On utilise toujours les Iphs. Myzon allonge la liste de ses rubriques (« Alimentation », « Autodéfense », « Psychotropes », etc.) et honore toutes les commandes. On ne trouve plus (ou pas encore ?) tout sur le net et désormais, les produits qui viennent de loin sont les plus chers, mais si vous êtes riche, vous pouvez rester un consommateur. Vous achetez d’un clic, vous payez d’un clic, puisque l’argent est virtuel.

En outre, tout le monde n’a pas démissionné ou perdu son emploi. Les fonctionnaires continuent à être payés, même sans rien faire ! Myzon embauche, sans diplômes ni expérience, c’est elle qui vous forme, et voyez les salaires qu’elle verse ! C’est le retour du plein emploi, de l’ascenseur social : il y a tant de gens au contraire qui ne veulent plus travailler ! Il est vrai qu’on ne se déplace guère plus, mais, comme disait Voltaire « il faut cultiver notre jardin » : les deux pieds en sabots dans la terre grasse, la main droite sur l’écran tactile…

 

Ce qu'il faut savoir sur la Mutation

Tout a commencé quand Omasanty, le fabricant de pesticides et de graines génétiquement modifié, s’est lancé dans l’agro-alimentaire. Dans toutes les circonstances de la vie sociale, des gens nombreux ont cessé d’obéir, sans révolte, comme une évidence : pourquoi feraient-ils ce que d’autres leur disent de faire ? Comme l’a montré notre neurochimiste national, le Pr Nyme, 2 OGM (maïs et pomme de terre) dans le contenu + un perturbateur endocrinien dans l’emballage = sécrétion par l’organisme de xéno-sérotonine, un neurotransmetteur modifié qui régule définitivement les humeurs de ceux qui ont appris à le fabriquer.

À partir de l’analyse de cette mutation accidentelle, des chimistes du monde entier ont mis au point la formule parfaite de la mixture qui fait muter à tous les coups, disponible aujourd’hui en comprimés, et en vente sur Myzon. Désormais, tous ceux qui veulent muter le peuvent. Nous voyons se créer sous nos yeux une humanité nouvelle et indocile !

 

international

HONGRIE : Le gouvernement socialiste nouvellement élu aurait mieux fait de laisser les frontières fermées s’il voulait rester au pouvoir : les Hongrois se sont jetés sur la mixture, et devinez ce qu’est devenu leur gouvernement ?

JAPON : « Ne pas muter, voilà le vrai courage. C’est choisir une vie d’honneur et de sacrifice au service de la grandeur retrouvée du Japon. » Tels sont les propos de l’impératrice Li Fao, adressés à la première promotion de futurs fonctionnaires d’Etat qui ont tous fait le serment de ne jamais toucher à la mixture.